Burundi : analyse de la crise économique et propositions du MSD pour une solution durable
Le Burundi, situé au cœur de l’Afrique de l’Est, traverse depuis plusieurs années une situation économique préoccupante. Cette crise persistante affecte tous les secteurs de la vie nationale, plongeant la majorité de la population dans une pauvreté accablante. Dans ce contexte, le Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD) a récemment exprimé ses inquiétudes, pointant du doigt les défaillances des dirigeants actuels et proposant des pistes pour un changement durable.
Un portrait sombre de l’économie burundaise
L’économie burundaise repose essentiellement sur l’agriculture de subsistance, qui emploie près de 90 % de la population mais ne contribue qu’à environ 30 % du produit intérieur brut (PIB). Cette agriculture est vulnérable aux aléas climatiques et peine à produire des excédents pour alimenter les marchés locaux et internationaux. Par ailleurs, le secteur industriel est embryonnaire et se limite à la transformation primaire, tandis que le secteur des services reste sous-développé.
Les problèmes structurels du Burundi incluent une mauvaise gestion des ressources publiques, une corruption endémique et une absence de vision à long terme pour diversifier l’économie. Le taux de pauvreté dépasse 70 %, selon les dernières estimations, et le chômage des jeunes atteint des proportions alarmantes. Les dépenses publiques sont majoritairement allouées au fonctionnement de l’État, laissant peu de marge pour les investissements dans les infrastructures et les secteurs sociaux.
Selon le MSD, ces problèmes récurrents ne sont pas uniquement le fruit du hasard mais résultent d’une stratégie délibérée de la part du CNDD-FDD, le parti au pouvoir. Ce dernier, sous la houlette du président Évariste Ndayishimiye, est accusé de maintenir intentionnellement un système économique dysfonctionnel afin de préserver les privilèges de ses dirigeants.
Les accusations du MSD contre le CNDD-FDD
Le MSD critique sévèrement la gouvernance actuelle, qualifiant certains responsables d’ « escrocs politiques ». Voici les principales critiques formulées par le mouvement :
- Captation des ressources publiques : Le MSD dénonce des pratiques systématiques de détournement des fonds publics, à travers un réseau de clientélisme établi au sein du parti au pouvoir.
- Exemple : Plusieurs rapports d’ONG locales et internationales ont révélé des anomalies dans la gestion des revenus issus des secteurs stratégiques comme le café et le thé, principaux produits d’exportation.
- Manipulation des institutions démocratiques : Les élections contestées et l’instrumentalisation de la justice alimentent un climat de répression contre l’opposition et la société civile.
- Contrôle de l’information : La presse et les médias sont strictement surveillés, limitant ainsi la transparence sur les réalités économiques et sociales.
- Absence de réformes structurelles : Le gouvernement n’a pas engagé de véritables initiatives pour diversifier l’économie, réduire le chômage et améliorer les conditions de vie des citoyens.
Les conséquences pour les citoyens burundais
Ces pratiques ont des conséquences directes sur la vie des Burundais. Le pays enregistre une augmentation constante du coût de la vie, une insécurité alimentaire chronique et un système de santé défaillant. Le manque d’emplois stables pousse une partie de la jeunesse à l’émigration, accentuant la fuite des cerveaux. Pour le MSD, cette situation est délibérément entretenue pour empêcher le peuple d’exiger des comptes et de revendiquer un changement.
En 2023, l’Indice de Développement Humain (IDH) plaçait le Burundi parmi les derniers pays du classement mondial. Ce retard est attribué à une gestion inadéquate des ressources et à des politiques publiques inefficaces.
La vision du MSD pour une solution durable
Pour le MSD, sortir de cette impasse économique nécessite des réformes structurelles profondes et inclusives. Voici les mesures clés proposées par le parti MSD :
- Réhabilitation de l’État de droit : Restaurer des institutions démocratiques indépendantes, capables de garantir la justice et la transparence.
- Créer une commission de lutte contre la corruption dotée de pouvoirs réels pour contrôler la gestion des fonds publics.
- Diversification économique : Investir dans des secteurs à fort potentiel comme l’industrie légère, le tourisme écologique et les énergies renouvelables.
- Soutien à l’entrepreneuriat local : Mettre en place des politiques de crédit favorables pour encourager les petites et moyennes entreprises.
- Dialogue inclusif : Inclure l’opposition politique et la société civile dans la prise de décisions stratégiques afin de favoriser un consensus national.
- Investir dans l’éducation et la formation : Former une jeunesse compétente et visionnaire, capable de porter une nouvelle dynamique de gouvernance.
Perspectives et conclusion
La situation économique du Burundi reflète les défis structurels et politiques auxquels le pays est confronté et imposés par le CNDD-FDD et ses dirigeants, notamment le président Évariste Ndayishimiye. Selon le MSD, un changement réel nécessite une rupture avec les pratiques mafieuses actuelles et l’adoption de mesures audacieuses et inclusives pour répondre aux besoins urgents de la population. Si les réformes proposées sont mises en œuvre, elles pourraient offrir une chance de développement durable, réduire les inégalités et créer un avenir plus prometteur pour tous les Burundais.
Le MSD appelle ainsi à une mobilisation collective pour sortir de ce cycle infernale de pauvreté et écrire une nouvelle page de justice équitable, de prospérité et de solidarité pour le Burundi.
Célestin HAVYARIMANA
Retour