Vérité – Humilité – HumanitéFace à la trahison, Nous Résistons avec courage et détermination
Je suis un citoyen burundais, un parmi les 13 millions que compte le pays. Aujourd’hui, ma voix tremble de colère et de désespoir. Les pseudo élections législatives et communales de juin 2025, censées incarner l’espoir d’un renouveau, n’ont été qu’une mascarade de plus, un spectacle orchestré pour maintenir un statu quo qui nous étouffe. Elles ont renforcé l’emprise d’un système qui privilégie le pouvoir et le profit au détriment du peuple.Nous, Burundais, vivons dans un pays où la politique est un jeu truqué, où la pauvreté s’enracine comme une maladie incurable, et où les promesses électorales ne sont que des mots vides. Je suis fatigué. Les Burundais sont plus que fatigués. Nous sommes tous à bout!
Depuis une vingtaine d’années, le CNDD-FDD a verrouillé le processus électoral, marginalisant l’opposition et muselant toute voix dissidente. La société civile et les médias dénoncent avec force les arrestations arbitraires et les intimidations de la milice Imbonerakure sur toutes les collines du pays où l’appartenance politique à l’opposition est devenu un crime. Les mêmes acteurs pointent l’exclusion systématique de figures d’opposition pour garantir une victoire sans concurrence. Ces manœuvres ne sont pas nouvelles, mais elles sont devenues insupportables.
S’il est vrai que personne ne s’attendait à un processus électoral crédible, democratique et transparent organisé par une Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) agissant comme un bras armé du pouvoir, certains avaient une lueur d’espoir que le nouveau gouvernement allait s’attaquer aux multiples souffrances qui paralysent notre pays, en commençant au moins par les pénuries de carburant, engrais chimique, sucre pour ne citer que ceux-la!
Hélas, cinq mois plus tard, non seulement la crise des pénuries perdure, mais plus grave, les inégalités et injustices rythment le quotidien de tout un peuple, du Nord au Sud, d’Est en Ouest. La répression féroce se poursuit y compris au-delà des frontières nationales. La misère est omniprésente à travers le pays, la mendicité est devenue un mode de survie jusque dans les petits centres urbains au point ou les youtubeurs du monde entier se ruent vers le Burundi pour filmer les scènes indescriptibles de misère et de désolation du pays le plus pauvre et malheureux du monde.
Cette situation n’est pas seulement une crise politique ; c’est une trahison. La démocratie à la burundaise n’est qu’une façade, un théâtre où les rôles sont déjà distribués. Le président Évariste Ndayishimiye, au lieu de briser les chaînes héritées de Pierre Nkurunziza s’attaque désormais publiquement aux figures de la société civile. Les tendances autoritaires persistent, avec une surveillance accrue et une liberté d’expression étouffée. Les Imbonerakure continuent d’intimider, tandis que les élites du parti s’enrichissent, à travers des contrats opaques et des monopoles économiques.
Pendant ce temps, nous, citoyens ordinaires, luttons pour survivre.Nous résistons avec courage et détermination. Dans nos communautés, églises, campus et quartiers, nous allumons la flamme de l’espoir. Sur les réseaux sociaux et dans nos diverses rencontres, nous propageons les messages de conscientisation, d’éveil, de solidarité et d’action citoyenne.
Je ne peux plus me taire. Nous ne pouvons plus accepter cette résignation.Nous voulons des réformes réelles : le respect des droits citoyens pour tous, un processus électoral transparent, une justice indépendante, et une gouvernance qui lutte contre la corruption et la pauvreté. Nous voulons des élus qui servent, pas qui se servent. Nous voulons un Burundi où les jeunes ne sont pas jugés sur leur carte de parti, où les femmes ont une voix, où la terre et les ressources sont partagées équitablement.
À ceux qui nous gouvernent, entendez ce cri : la patience du peuple a des limites. À la communauté internationale, ne détournez pas le regard. À mes compatriotes, continuons à nous battre, à résister, à dénoncer, à espérer. La vérité finit et finira toujours par éclater. Que 2025 ne soit pas une fin, mais la continuation d’un combat pour un Burundi libre, digne et prospère.
Jean-Charles Ncuti
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