Vérité – Humilité – HumanitéJustice confisquée : Quand l’impunité protège les puissants et l’oubli engloutit les faibles
Le système judiciaire burundais traverse une crise profonde tant sur le plan institutionnel que moral. Une crise marquée par l’inégalité flagrante de traitement entre citoyens ordinaires et élites du régime. Tandis que les prisons débordent de prévenus sans procès, accusés de délits mineurs, les véritables criminels économiques, les auteurs de répressions sanglantes et les fossoyeurs de la République vaquent librement à leurs affaires.
Une justice à géométrie variable
L’observation attentive des pratiques judiciaires révèle une constante : la justice burundaise ne juge pas avec équité, elle sélectionne ses cibles. Les justiciables issus des couches les plus modestes sont souvent détenus arbitrairement pendant des années, sans accès à un avocat, sans jugement ni défense réelle. Le droit à un procès équitable, inscrit dans la Constitution, est devenu une chimère pour des milliers de détenus anonymes.
À l’inverse, les membres de l’élite politique ou économique liés au pouvoir en place bénéficient d’une immunité de fait. Les dossiers de corruption, de détournements de fonds publics ou de violations graves des droits humains sont systématiquement enterrés.
Le pouvoir judiciaire sous tutelle du politique
La séparation des pouvoirs, pourtant pierre angulaire de tout État de droit, n’est plus qu’un slogan vide. Le Conseil Supérieur de la Magistrature, structure censée garantir l’indépendance de la justice, est désormais inféodé à l’exécutif. Les nominations, les promotions et les révocations des magistrats se font selon des critères de loyauté partisane et non de compétence ou d’intégrité.
Ainsi, la justice devient un instrument politique, un outil de persécution contre les opposants, les journalistes critiques, les défenseurs des droits humains et tous ceux qui osent dénoncer les dérives du pouvoir.
La position du MSD : pour une justice indépendante, au service du peuple
Face à cette situation alarmante, le Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD) élève la voix et formule des propositions claires :
« Le peuple burundais ne réclame ni vengeance ni privilège, mais simplement une justice équitable, impartiale, indépendante. Une justice qui protège les innocents, punit les coupables, quels qu’ils soient, et restaure la confiance entre les citoyens et leurs institutions », affirme le porte-parole du parti Epitace Nshimirimana.
Le MSD demande :
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La libération immédiate de tous les détenus incarcérés sans jugement, en violation manifeste des principes de droit.
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La création d’un organe indépendant chargé d’enquêter sur les dysfonctionnements judiciaires et les cas d’injustices flagrantes.
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La réforme structurelle du Conseil Supérieur de la Magistrature, pour le soustraire à l’influence directe du pouvoir exécutif.
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La traduction en justice, sans distinction de statut, de tous les auteurs de crimes économiques et de violations des droits humains.
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L’accès gratuit à l’assistance judiciaire pour les plus démunis, afin de garantir l’égalité réelle devant la loi.
Un peuple éveillé, une justice à reconstruire
Le peuple n’est pas dupe. La révolte est silencieuse, elle couve. Une nation ne peut pas se construire sur l’impunité, le favoritisme et le mépris des principes fondamentaux. Le respect du droit n’est pas une faveur que l’État accorde à ses citoyens : c’est un droit inaliénable, consubstantiel à toute démocratie véritable.
Le MSD appelle l’ensemble des forces vives de la nation à se mobiliser pour mettre un terme à cette parodie de justice et poser les fondations d’un véritable État de droit.
CELESTIN HAVYARIMANA
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