Le fléau persistant du chômage au Burundi : quand le CNDD-FDD peine à tenir ses promesses

Depuis près de deux décennies, le Burundi peine à juguler un mal endémique : le chômage massif, notamment chez les jeunes. Alors que le CNDD-FDD s’est installé au pouvoir avec des promesses de redressement économique et de création d’emplois, les résultats, aujourd’hui, peinent à convaincre. Face à cette impasse, certaines voix de l’opposition, notamment celle du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD), dénoncent une politique d’emploi incohérente et clientéliste, appelant à une refonte structurelle de la gouvernance économique.

Un bilan économique en demi-teinte

Sous la houlette du CNDD-FDD, l’économie burundaise a connu de nombreuses turbulences : instabilité politique, sanctions internationales, et crise de confiance des investisseurs. Le pays reste largement dépendant de l’agriculture de subsistance tandis que l’industrialisation demeure embryonnaire. En dépit de quelques projets d’infrastructure, les opportunités d’emploi formel sont rares et le secteur informel constitue, aujourd’hui encore, le principal pourvoyeur d’emplois, bien souvent précaires.

Les statistiques nationales restent floues mais les organismes indépendants estiment que le taux de chômage chez les jeunes dépasse largement les 60 %, une donnée alarmante dans un pays où la majorité de la population a moins de 30 ans.

Le manque de vision stratégique

De nombreux analystes pointent du doigt l’absence d’une stratégie cohérente de développement économique. Les politiques publiques, souvent dictées par des logiques électoralistes, peinent à répondre aux exigences du marché du travail. La formation professionnelle est insuffisamment adaptée aux réalités économiques et les universités forment massivement des diplômés sans débouchés concrets.

En outre, le favoritisme et la politisation de l’emploi dans la fonction publique ont accentué les frustrations sociales en marginalisant les compétences au profit de la loyauté politique.

La position du MSD : un appel à la rupture

Face à cette situation, le MSD se positionne comme une alternative politique prônant la rigueur économique, la méritocratie et la relance du tissu productif local. Le parti dénonce l’inefficacité des gouvernements successifs du CNDD-FDD dans la lutte contre le chômage et appelle à un changement profond de paradigme.

Dans ses récentes déclarations, le MSD propose :

  • La mise en place d’un fonds national d’appui à l’entrepreneuriat jeune.

  • La réforme de l’enseignement supérieur pour l’aligner sur les besoins réels du marché.

  • Un climat d’affaires assaini, fondé sur la transparence, l’état de droit et la lutte contre la corruption.

  • La décentralisation des politiques de l’emploi en valorisant les potentialités régionales.

En définitif, le problème du chômage au Burundi est bien plus qu’un simple indicateur économique : il est le reflet d’un échec structurel et d’une gouvernance défaillante. Si aucune action audacieuse n’est entreprise, le pays risque de voir sa jeunesse sombrer dans le désespoir, l’exil ou pire, la violence. A ce titre, les propositions de l’opposition, notamment celles du MSD, méritent une oreille attentive dans un débat national refondé sur l’intérêt général.

Celestin HAVYARIMANA


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