Burundi – Arusha : Une excellente proposition de sortie de crise par l’opposition, et après ?

30-10-2018
Apparemment le document signé est bon (le mieux qu’on puisse espérer faire en situation pareille), il est bien rédigé, bien préparé, fouillé quant à ses sources, avec des précisions importantes à rappeler. Mais, il risque d’être « sans effet », akivugiye abaraho…
Car, deux choses manquent pour espérer quoi que ce soit venant du « dialogue ou négociations » :
1. L’absence de Nkurunziza Pierre et compagnies (gouvernement, CNDD-FDD & partis politiques acolytes /collaborateurs) démontre encore plus qu’il ne veut même pas entendre parler de dialogue. Et d’ailleurs ce n’est pas nouveau, c’est son comportement depuis le début (2016). Il fait tout pour arriver à 2020 et sa lutte sera gagnée à jamais.  Là, il se trompe, la lutte continue et continuera malheureusement !
2. Comment la communauté internationale va réagir face à cet échec de la facilitation (pour ne pas dire la médiation)?
EAC en premier, c’est sur lui que tout repose,  viennent ensuite l’UA & l’ONU.
Les probabilités que l’EAC ou même l’UA & l’ONU réagissent conséquemment et d’une manière efficace (qu’ils réagissent favorablement et vite à ce texte) sont très minimes voir nulles.
On l’a vu depuis 2015, ils sortent des résolutions et déclarations qui restent dans les placards !
C’est ce qu’on a également constaté dans ce document, les signataires ont demandé qu’il y ait une mise en application de certaines résolutions de l’EAC, de l’UA et de l’ONU déjà prises antérieurement mais sans être mises en vigueur.
Qu’est-ce qui les y obligera ?
Rapport de force, évidemment !
Que ce soit Zénon Nimubona (PARENA) ou même Léonce Ngendakumana (Frodebu), tous les deux signataires de ce document, affirment que ce document ne servira à rien si le rapport de force n’est pas équilibré pour que le régime accepte de dialoguer sincèrement. Ils ont raison !
Les opposants devront donc prendre en compte de tout ce temps et moyens perdus ainsi que les conseils reçus ici et là par leurs partenaires ou compatriotes pour trouver d’autres alternatives efficaces pour que leur voix soit entendue par le régime de Nkurunziza Pierre ou/et cette communauté internationale dont les réactions semblent démontrer qu’elle ne se soucie de notre sort.
Quelle est alors cette alternative efficace ?
« La guerre civile (les armes/la force) », concluent les signataires de ce document.
Y arriveront-ils ? Peut-être !
Tout est question de volonté et nécessité !
En attendant, croisons les doigts qu’on en n’arrive pas là, que la solution soit trouvée avant que les choses ne deviennent pires plus qu’elles le sont déjà … (une prière)!
De toute façon, dès le début, on était nombreux à ne pas avoir confiance en ces mascarades organisées à Arusha sous la médiation de l’EAC….
Peut-on ainsi dire, enfin ! Et après ?
L’avenir nous réserve surprise comme toujours !
©️Baconib Blaise.

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