Les performances comparées des pays africains sur la base des piliers de développement

Par Emmanuel Nkunzumwami, Directeur  de NERES Conseil

En 2020, de nombreux pays africains fêteront leurs 60 ans d’indépendance. 

Où en sont les 54 pays de l’Afrique dans leurs efforts de développement économique et social ?
Quels sont les pays qui progressent ?  

Penser l’Afrique de l’an 2020, c’est d’abord s’interroger sur les performances aujourd’hui et les progressions enregistrées après les quarante années de traversée du désert politique sur le continent africain. En effet, comme cela est largement exposé dans  la dernière publication d’Emmanuel Nkunzumwami : « La Relance de l’Afrique » (Ed. L’Harmattan, 2017), les années 1960-2000 auront été des années très difficiles pour le continent africain.

Les guerres civiles violentes (guerre de sécession au Nigeria contre Biafra et au Congo Léopoldville contre le Katanga, guerres civiles longues au Liberia, en Sierra Leone, au Burundi, au Soudan), les accessions très compliquées à des indépendances, y compris par les guerres très meurtrières comme en Algérie, en Angola et au Mozambique, les coups d’État qui ont déstabilisé les nations telles qu’au Nigeria, Mali, Centrafrique, Ouganda, etc.), jusqu’au crime contre l’Humanité le plus horrible, la guerre civile au Rwanda de 1990 à 1994, se terminant par le génocide contre la minorité tutsi en 1994. L’Afrique a connu des reconstructions extrêmement erratiques et très laborieuses. Or nous assumons qu’il ne peut y avoir de développement sans les fondamentaux : 1°) la paix et la sécurité des frontières, des territoires, des populations et des institutions du pays.

La sécurité des investissements et de la propriété économique est garantie par les institutions qui les protègent dans le pays. Le développement économique et social ne peut se réaliser dans les pays en guerres civiles permanentes, dans les mouvements incessants de populations à la suite des troubles à répétition, et dans l’instabilité politique chronique. 2°) la sécurité alimentaire, médico-sanitaire, environnementale. 

Ce pilier comprend l’autosuffisance alimentaire en quantité diversifiée et en qualité nutritive optimale, les offres quantitatives de centres de soins, la qualité de la santé publique et l’offre quantitative de ses infrastructures sur l’ensemble des territoires, l’assainissement et la qualité sanitaire de l’eau potable, la lutte permanente pour l’hygiène publique afin de prévenir contre les épidémies, le soin permanent des conditions de vie dans un environnement sain. 3°) l’éducation scolaire, la formation professionnelle et les capacités de recherche et de développement dans divers domaines, et des innovations dans de nombreux secteurs, y compris administratifs, scientifiques, médicaux, technologiques. Après ces trois piliers, s’en ajoutent trois autres tout aussi indispensables : 4°) l’accès à l’énergie. Les sources énergétiques peuvent être thermiques, hydroélectriques, solaires  ou d’autres ressources naturelles renouvelables. L’accès à l’électricité est devenu indispensable pour des civilisations modernes, pour l’accélération ou la consolidation des piliers précédents. 5°) les infrastructures de communication et des transports, comprenant les voies terrestres (routes, autoroutes, chemins de fer), maritimes ou aériennes.

Pour de nombreux pays étendus et peuplés sur une grande partie du territoire au sein du continent africain (République démocratique du Congo, Soudan, Afrique du Sud, Tanzanie, etc.), les infrastructures des transports variés et adaptés, deviennent vitales pour le développement économique et social. Les pays sont alors appelés à exploiter toutes les ressources disponibles pour créer des voies navigables, des aéroports, des chemins de fer, afin de garantir la fluidité des communications, des déplacements et des échanges sur l’ensemble du territoire national. Enfin, 6°) les transformations industrielles des ressources naturelles de l’Afrique en Afrique. L’on sait que ce pilier requiert les savoirs et les savoir-faire solides, et régulièrement mis à jour pour les adapter au temps.

En conséquence, il se construit en auto-alimentation : ce sont les exigences de la transformation des ressources intérieures du continent qui entraînent l’ambition de maîtriser les chaînes industrielles de traitement, et ce sont ces pratiques industrielles qui alimentent les formations et les savoir-faire pour les améliorer, les adapter et mieux les exploiter pour l’intérêt des nations et des peuples africains. Mieux encore, les coopérations et les partenariats internationaux puisent leurs performances dans les savoir-faire locaux. Ceux-ci participent au développement économique qui élève les niveaux de revenus des populations locales. C’est alors ce niveau de revenu qui participe aux échanges commerciaux des productions des biens et des services, en Afrique à l’intérieur des pays et des Communautés économiques régionales géographiques (CER), d’une part, dans des échanges inter-CER et dans les rapports entre l’Afrique et le reste du monde, d’autre part. Il ne sera pas possible, en Afrique comme ailleurs, d’attendre que les progrès économiques et sociaux soient inspirés et construits par les puissances extérieures, pendant que les Africains en seraient de très modestes spectateurs. De même, il n’existe pas d’aide d’État à État sans contrepartie. C’est cette dernière qui entre dans la balance lors des négociations des partenariats. Les Africains n’ont donc pas besoin d’aidants (ils ne sont ni impotents, ni handicapés, ni incapables), pas plus qu’ils n’ont besoin de baby-sitters -pour paraphraser le président du Rwanda Paul Kagame- car ils ne sont pas des enfants à vie. Ils doivent alors grandir et apprendre à  prendre directement en charge leur développement.

I. Démarche de l’étude comparative

Le temps des quarante années de la traversée du désert politique a été extrêmement douloureux dans de nombreux pays africains. Les analyses comparatives africaines présentées dans l’ouvrage précité, ont donc eu lieu à compter du début des années 2000 jusqu’en 2016. C’est le temps de préparation de la Relance de l’Afrique, qui devrait couvrir la période 2000-2020/2025, avant le décollage véritable, le temps d’une génération. Que pouvons-nous tirer de cette période pour chacun des pays africains. L’Union africaine compte 54 pays, totalisant aujourd’hui globalement 1,208 milliard d’habitants sur une superficie totale de 30,18 millions de km². Cependant, le continent compte de nombreux pays sous-peuplés, avec moins de cinq millions d’habitants, l’équivalent de nombreuses métropoles urbaines dans le monde. Aussi, nous retenons les trente-huit pays de plus de cinq millions d’habitants, soit 70% de l’ensemble des pays africains. Ces trente-huit pays totalisent 1,179 milliard d’habitants (soit 98% de la population du continent africain) sur une étendue de 27,21 millions de km² (soit 90% de la superficie des terres de l’Afrique).

Ensuite, sur ces trente-huit pays, nous retenons dans chaque Communauté économique régionale (CER) géographique, les pays dont la croissance démographique n’excède pas 3% par an (entre 2014 et 2017), et dont la croissance économique nominale est supérieure de plus de 1,5 point celle de la population. On retient alors seulement quinze pays : Algérie et Égypte en Afrique du Nord Arabo-musulmane ; Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Sierra Leone en Afrique Occidentale ; le Cameroun et la République démocratique du Congo en Afrique Centrale ; le Zimbabwe et le Mozambique en Afrique Australe ; le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et l’Éthiopie en Afrique Orientale.

Ce sont les pays qui affichent une performance de la croissance saine pour couvrir potentiellement et durablement les besoins de leurs démographies. Enfin, de tous ces quinze pays, il ne reste plus que dix dont le taux de mortalité infantile est inférieur à 6% et dont le taux de  mortalité global n’excède pas 1%. Ce sont, par région africaine : L’Algérie (2,1% et 0,5%) et l’Égypte (2,0% et 0,6%) ; le Ghana (3,6% et 0,7%) et le Togo (5,3% et 0,8%) ; le Zimbabwe (2,7% et 1,0%) ; le Kenya (3,5% et 0,8%), la Tanzanie (4,1% et 0,8%), l’Ouganda (5,3% et 1,0%) ; le Rwanda (3,2% et 0,7%) et l’Éthiopie (5,8% et 0,9%). Il apparaît ainsi que, sur l’ensemble des 38 pays africains de plus de cinq millions d’habitants, les pays dont les évolutions  économiques couvrent largement celles de leurs démographies avec une marge de sécurité de plus de 1,5 point, et qui maîtrisent les problèmes médico-sanitaires pour enregistrer de faibles taux de mortalités dans leurs populations, ne sont pas nombreux. Aussi, de ces trente-huit pays, sur ces critères d’observations, le top des dix premiers pays africains est constitué de : 1°) l’Algérie ; 2°)l’Égypte ; 3°) le Rwanda ; 4°) le Ghana ; 5°) le Kenya ; 6°) laTanzanie ;  7°) le Togo ; 8°) l’Éthiopie ; 9°) le Zimbabwe et 10°)l’Ouganda. Après les deux premiers pays performants de l’Afrique du Nord Arabo-musulmane, le Rwanda est alors le plus performants sur les indicateurs sociodémographiques de l’Afrique subsaharienne. Détruit par le génocide en 1994, le Rwanda s’est reconstruit sur de nouvelles bases, et il a connu une progression spectaculaire pour s’imposer comme le pays affichant une gestion équilibrée de son économie, sa démographie et son évolution médico-sanitaire réduisant la mortalité dans la population.

Les performances de ces dix premiers pays peuvent être corrélées avec la progression des efforts dans l’éducation. Aussi, si l’on s’intéresse aux efforts d’alphabétisation dans les pays, neuf pays parviennent à afficher des taux d’alphabétisation supérieurs à 80% : la Libye (99,9%) [Malgré sa décomposition politique actuelle],l’Algérie (80,2%) et la Tunisie (97,4%) en Afrique du Nord. Aucun pays n’atteint ce score en Afrique Occidentale. Ensuite, le Congo (80,9%) est le seul pays d’Afrique Centrale de plus de 5 millions d’habitants qui atteint plus de 80% de taux d’alphabétisation.L’Afrique du Sud (99,0%) et le Zimbabwe (83,6%), un chiffre qui a pu évoluer depuis les données de 2011, dépassent le seuil de 80% d’alphabétisation en Afrique Australe. Et enfin, la Tanzanie (87,3%), le Rwanda (85,0%) et le Burundi (87,6%) sont les seuls grands pays de plus de cinq millions d’habitants en Afrique Orientale ayant franchi le seuil de 80% de taux d’alphabétisation.

Complémentairement à cet effort d’alphabétisation, nous relevons les efforts dans la scolarisation primaire, le socle de l’éducation dans un pays, entre l’année 2000 et l’année 2015. Les pays qui ont franchi le seuil de 90% de taux de scolarisation primaire ne sont pas encore nombreux. L’Afrique du Nord Arabo-musulmane a beaucoup progressé sur cet indicateur. Cinq sur les sept pays de cette région affichent des taux supérieurs à 90%. La guerre en Libye a perturbé les statistiques dans le pays, mais son taux demeurait élevé avant la chute de Muammar Kadhafi en 2011. Ensuite, l’Algérie (98,8%), la Tunisie (99,7%), l’Égypte (99,6%) et le Maroc (99,7%) se distinguent sur le continent africain.

Au sein des quarante-sept pays répartis dans les quatre régions de l’Afrique subsaharienne, les situations sont très nettement plus contrastées. En Afrique Occidentale, trois sur onze pays de plus de 5 millions d’habitants parviennent à un taux d’éducation primaire de plus de 90% en 2015. Ce sont le Ghana(95,6% des enfants scolarisés), le Bénin (96,2%) et le Togo (97,5%). Nous n’affichons pas de très nombreux pays très en retard dans la scolarisation des enfants. Les dirigeants devraient s’interroger sur leurs actions et leurs ambitions de développement, et arrêter des auto-congratulations absurdes sur l’accession à l’émergence, lorsqu’une part importante de la population est encore enfermée dans l’obscurité d’analphabétisme, et donc facilement manipulable. En Afrique Centrale, le Congo Brazzaville (92,8%) et le Cameroun (95,5%) ont franchi le seuil de 90% de taux de scolarisation, parmi les cinq grands pays sur les huit que compte cette région. En Afrique Australe, sept sur treize pays contiennent plus de cinq millions d’habitants. Et sur ces sept pays, seuls l’Afrique du Sud (95,1%), leZimbabwe (90,8%) et le Malawi (98,1%) affichent un taux de scolarisation supérieur à 90%. Enfin, en Afrique Orientale, nous retrouvons encore le Rwanda (95,1%), le Burundi (94,7%) etl’Ouganda (93,8%). Globalement, de très nombreux pays africains en sont encore beaucoup trop loin.

II. Résultat de l’étude

A travers cette présentation, nous remarquons que les efforts de développement devraient demeurer une principale préoccupation des dirigeants africains. Les constats, après les quarante années de la traversée du désert politique en Afrique, les années 2000 devaient constituer une nouvelle ère de rattrapage pour le bien-être des populations africaines. Cet état des lieux des performances relevées entre 2000 et 2015 pose une question centrale : Quelle est l’ambition de l’Union africaine ? Et en corollaire, quels sont les objectifs de chacun des États africains pour la décennie 2015-2025.  C’est l’objet du livre proposé dans cet article : « La Relance de l’Afrique ». Nous venons d’observer que sur les trois domaines d’analyse des résultats de l’Afrique, dès lors que nous nous intéressons aux trente-huit pays de plus de cinq millions d’habitants pour peser sur le peuplement de l’Afrique, quelques rares pays atteignent des performances relatives.

Sur des équilibres économiques et sociodémographiques, les dix premier pays du continent constituent le repère : 1°) l’Algérie ; 2°)l’Égypte ; 3°) le Rwanda ; 4°) le Ghana ; 5°) le Kenya ; 6°) laTanzanie ;  7°) le Togo ; 8°) l’Éthiopie ; 9°) le Zimbabwe et 10°)l’Ouganda.

Ensuite, dans les efforts sur le taux d’alphabétisation au-delà de 80%, apparaissent : 1°) la Libye (99,9%) ; 2°) L’Afrique du Sud(99,0%) ; 3°) la Tunisie (97,4%) ; 4°) le Burundi (87,6%) ; 5°) laTanzanie (87,3%) ; 6°) le Rwanda (85,0%) ; 7°) le Zimbabwe(83,6%), 8°) le Congo (80,9%) et 9°) l’Algérie (80,2%). Autant dire que moins de dix sur les trente-huit grands pays africains atteignent le taux d’alphabétisation supérieur à 80% de leurs populations. Et enfin, les pays performants apparaissant sur les trois champs d’observations, complémentairement et sur l’indicateur de l’éducation primaire, restent : l’Algérie (98,8%) ; le Rwanda (95,1%) et leZimbabwe (90,8%). Au terme de cette analyse comparative, il apparaît trois premiers pays performants et présents sur les trois champs d’analyse : ce sont 1°) l’Algérie ; 2°) le Rwanda et 3°) le Zimbabwe. Le Rwanda est donc le pays le plus performant de l’Afrique Subsaharienne, alors que l’Algérie s’impose sur l’ensemble du continent, selon les champs indiqués et retenus dans cette analyse.

Derrière ces trois pays performants sur tous les indicateurs d’analyse, une mention spéciale peut être décernée au pays avancé sur les équilibres économiques et sociodémographiques, d’une part, et sur le taux d’alphabétisation dans sa  population, d’autre part. C’est laTanzanie.

Enfin, des félicitations s’adressent aux pays qui apparaissent dans deux des trois champs de performances. Ce sont l’Égypte (99,6%) ; Togo (97,5%) ; le Ghana (95,6%) et l’Ouganda (93,8%) pour les équilibres socioéconomiques et l’éducation. Viennent également les pays performants sur le taux d’alphabétisation et la scolarisation primaire : l’Afrique du Sud (99,0% et 95,1%) ; la Tunisie (97,4% et 99,7%)  et le Burundi (87,6% et 94,7%). Ainsi, sur les piliers de l’éducation et de la sécurité sanitaire, installés dans des équilibres socioéconomiques et démographiques durables, l’on relève que l’Algérie, le Rwanda, le Zimbabwe, la Tanzanie, l’Égypte, le Togo, le Ghana, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, la Tunisie et le Burundi apparaissent comme les onze pays les plus performants sur au moins deux champs des trois domaines d’évaluations concernant les trente-huit pays de plus de cinq millions d’habitants en Afrique.

III. Conclusion

Ces évolutions comparées indiquent l’importance primordiale de l’éducation, de la stabilité politique et la sécurité dans le pays, ainsi que des efforts dans la sécurité sanitaire, médicale, environnementale et alimentaire dans les fondamentaux de la construction du développement économique et social. Les pays ayant consolidé ces piliers, peuvent concentrer ensuite leurs efforts sur l’amélioration de la distribution de l’énergie pour atteindre au moins 80% des logements d’habitants couverts, le développement des infrastructures de transports et de communication, et attaquer l’important chantier de l’industrialisation qui garantit la pérennité des projets de développement, des compétences, de la recherche et développement, des performances de l’enseignement supérieur et de l’innovation. Les besoins restent immenses, et les attentes demeurent très fortes. De nombreux pays africains détiennent encore des contre-performances dans l’éducation, avec plus du quart des enfants non scolarisés. Les grandes agglomérations dépassent de très loin les capacités de distribution de l’eau potable, de l’électricité, de l’offre scolaire et médico-sanitaire, et les populations vivent dans des immondices et des mouroirs à ciel ouvert. C’est indigne. De trop nombreux ambitieux politiques se battent pour accéder au pouvoir en vue de se rapprocher de la caisse du trésor public afin de mieux se servir, et ne portent aucune ambition de développement de leurs pays. Les dirigeants devaient appliquer les principes du « modèle ORC » pour améliorer la gouvernance, afin d’accélérer « La Relance de l’Afrique ».

Les objectifs attendus et chiffrés pour chacun des 54 pays du continent, sur l’ensemble des piliers-socles du développement, ont été proposés dans cet ouvrage de référence. Il est conçu avec le souci d’être facile et accessible pour tous. Le savoir n’est utile que quand il est diffusé et partagé auprès du plus grand nombre. Ce livre est désormais entre vos mains ; c’est votre outil de travail.

 

Emmanuel Nkunzumwami
Analyste économique et politique
Écrivain – Essayiste
Auteur de « La Relance de l’Afrique » (L’Harmattan, décembre 2017)

E-mail : emmankunz@gmail.com
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Présentation vidéo

La Relance de l'Afrique (Ed. L'Harmattan, 2017), et le principe du Modèle ORC (Neres Conseil).

La Relance de l’Afrique (Ed. L’Harmattan, 2017), et le principe du Modèle ORC (Neres Conseil).


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